un peu d'histoire

HISTORIQUE DE SAINT-MICHEL DES SAINTS

Au milieu du XIXe siècle, le clergé s'inquiète de voir l'exode massif des Canadiens-Français vers les États-Unis. C'est ainsi que l'on entreprend de coloniser le Nord québécois. 

Le retour à la terre est la réponse du clergé à l'exode. À cette époque, le célèbre curé Labelle, sous ministre à la colonisation, développe la région des Laurentides. C'est dans ce cadre que se situe le romain du légendaire Séraphin Poudrier.

Le village de Saint-Michel-des-Saints, quant à lui, a été fondé par le curé Léandre Brassard en 1863. Il avait fait une première excursion en 1862 avec le curé Provost, celui qui allait fonder Saint-Zénon en 1870. Ils remontèrent la rivière Lassomption jusqu'à sa source puis se lancèrent sur la rivière Cyprès (devenu Matawin depuis) pour se rendre jusqu'au lac des Pins, mais étaient finalement revenus à la chute. 

C'est là que le curé Brassard allait fondé son village. La chute allait servir à fournir l'énergie d'un éventuel moulin à farine. Ce sera d'ailleurs la première construction de la petite colonie en 1863, avec une résidence sur le mont Roberval.

Mais si c'est d'agriculture qu'on comptait vivre, c'est la forêt qui sera le vrai gagne-pain des gens de la région. Avant la fondation, des compagnies forestières exploitaient déjà les forêts de la région. La vie de chantier sera celle des hommes d'ici, l'industrie qui amènera un peu de monnaie dans les poches de ces agriculteurs souvent improvisés.

Ce n'est que récemment que l'industrie touristique se développe sérieusement dans la région par la construction de plusieurs auberges et sites d'hébergement pour les visiteurs, entre autre les motoneigistes.

Évolution de la population :

  • 1866 :   136 habitants.

  • 1904 :   848 habitants.

  • 1950 : 1902 habitants.

  • 2006:  2713 habitants

Visitez le site officiel du village de Saint Michel des Saints

LE LAC DU TAUREAU

Depuis 1930, Saint-Ignace-du-Lac à fait place au lac Taureau. Cet immense réservoir ne sera pas sans avoir d'impact sur l'économie de la région. Sa présence favorisera l'établissement de nombreux villégiateurs. Depuis quelques années, les gens prennent conscience du potentiel touristique de ce plan d'eau. On projette d'y établir des complexes hôteliers pour y attirer notamment la clientèle européenne. Voilà sans doute la seule consolation que peuvent éprouver les anciens résidents de Saint-Ignace-du-Lac, celle de savoir que cette eau qui les a chassés permettra d'offrir des emplois à leurs enfants et petits-enfants. D'ailleurs, il s'agit du plus grand plan d'eau dans un rayon de 160 kilomètres autour de Montréal. Son potentiel est immense. Espérons que l'on saura l'exploiter judicieusement. En terminant, voici l'histoire de deux sites importants de ce réservoir.

LA CHUTE « À MÉNARD »

La chute de la rivière Matawin, située au pied du mont Roberval, est le site autour duquel Léandre Brassard, le fondateur de Sainel-des-Saints, voulait ériger son village :

Au printemps 1863, le curé de Saint-Roch, Moïse Brassard, âgé de 64 ans, frère de Léandre, se rend sur le site pour continuer les travaux.

Le 11 août 1863, un moulin à scie et à farine de 60 pieds de longueur, 48 pieds de largeur et 49 pieds de hauteur est mis en chantier. Il entrera en fonction le 10 octobre.
Les terres autour de la chute deviendront la possession de Louis-

Joseph-Alexandre Ménard, le premier maire de Saint-Michel-des-Saints, d'où le nom qu'on lui connaît.
C'est M Ménard, en association avec deux ingénieurs de Montréal, qui fera installer les premières équipements pour produire de l'électricité sur la chute. L'entreprise prendra le nom de Matawin Power.

Le 23 décembre 1923, déjà huit maisons pouvaient compter sur un éclairage électrique. Entre temps, un pont avait été installé au-dessus de la chute (page suivante, en haut). Après son effondrement, une nuit d'été, un pont couvert sera construit plus en amont (page 63, en bas).

Le 28 août 1928, la Shawinigan Water & Power Company se portera acquéreur de ces installations pour la somme de 115 000$. 
Au printemps 1931, ces premières installations sont noyées par le lac Taureau. Jusqu'en 1933, la Shawinigan fournira de l'électricité grâce à un système à vapeur installé dans le moulin de Camille Beauséjour.

Après 1933, et jusqu'en 1948, la Shawinigan produira à nouveau de l'électricité à partir de la « chute à Ménard ». De nouvelles installations y avaient été aménagées (photo du centre page 63).

Depuis 1948, l'électricité parvient à Saint-Michel-des-Saints par des lignes provenant des régions plus au sud. Aujourd'hui, la chute ne joue plus aucun rôle économique si ce n'est l'attrait touristique qu'offre la beauté de son site aux différents moments de l'année.

LA BAIE DE LA BOUTEILLE

La région de la Matawinie doit sa survie à l'industrie forestière. En 1929 et 1930, les compagnies Laurentide et Shawinigan Engeneering font la coupe du bois dans le bassin du futur lac Taureau. Jean J. Crête, qui sera longtemps présent dans la région, est l'un des « jobbers ». 

En 1944, la Consolidated Paper Corporation Limited a déjà fait l'acquisition de plusieurs des anciennes compagnies forestières. Elle possède des moulins de fabrication de pâte à papier et doit augmenter son approvisionnement en bois.

Comme elle n'a pas les contacts politiques ni les moyens nécessaires pour établir elle-même des chantiers dans la région, elle s'associe avec un riche homme d'affaire de l'entourage de Maurice Duplessis, John Murdock. Ce sera le « contracteur». 
C'est lui qui obtient les droits de coupe et qui engagera les « jobbers ». Il sera responsable du dépôt de la Bouteille (du nom de la baie du Taureau du même nom) en 1944 - 1945. On y coupe 35 000 cordes de bois et John Murdock réalise des profits d'un dollar la corde ! Il pouvait bénéficier de ses contacts politiques pour éviter les inconvénients de la guerre et du rationnement. Au dépôt, on obtenait en abondance ces coupons de rationnement, nécessaires pour l'achat de vivres.

En 1945 - 1946, la compagnie Dupéré-Asselin remplace John Murdock à titre de « contracteur ». Jean J. Crête Ltée, propriété de celui que l'on surnommait « le roi de la Mauricie », prendra le relève de 1946 à 1949. Ces « contracteurs » donneront donc en sous-contrat les coupes de bois aux « jobbers ». Ce sont eux qui opéreront les chantiers. 
Ceux-ci étaient rattachés au dépôt de la Bouteille. Il y en avait entre autre à la rivière aux Cenelles, tenu par Félix et Victorien Bruneau, à la baie Bouteille, près du dépôt, tenu par Stanislas Beaudoin, aux lacs au Cap, du Loup, Tremblay et Bouteilles, de même que dans la baie du Canot Rouge. En tout, entre 2500 et 3000 hommes tireront leurs revenus de ces chantiers.
Les travailleurs venaient de partout au Québec. Le nom officiel de l'endroit sera le Toro dépôt. Environ 75 personnes travaillent directement sur ces lieux.

En 1949, le dépôt déménage au lac Cyprès. La consolidated Paper prend progressivement en charge elle-même les coupes de bois. Dans les années 1960, elle fusionnera avec la compagnie Bathurst, de la ville du même nom au Nouveau-Brunswick, pour former la Consolidated Bathurst Company. 
À cette époque, elle exploite deux autres secteurs du Taureau, la baie du Milieu et la baie du Poste. Finalement, elle deviendra Stone-Consol, puis, récemment, Abitibi-Consol. Jusqu'à la fin des années 1980, tout le bois à papier de la région sera transporté vers la Mauricie via le lac Taureau.

LE LAC TAUREAU ...

C'est plus de 500 km de rives!, c'est l'endroit idéal pour la pratique de la pêche, du quad (VTT) avec ces centaines de km de pistes, et bien sûr des activités nautiques tel que la baignade sur des plages de sable fin à perte de vue, la voile, canot, kayak et motomarine. 

Et quand l'hiver a tout recouvert de son épais manteau blanc, c'est au tour des amateurs de raquette, de ski de randonnée, de traîneau à chiens et de motoneige de s'en donner à cœur joie. 
Nouvellement créé, le parc régional du Lac Taureau englobe le plus grand plan d'eau accessible. 

À 2 km du village de St-Michel-des-Saints, avec à proximité :
- un magnifique terrain de golf de 18 trous.
- Plusieurs pourvoiries de chasse & de pêche pour les amateurs.
- Le plus long et pittoresque sentier VTT au Québec dans un cadre enchanteur.
- Un immense sentier pour motoneige.
- Quatre terrains de camping et marina.

HISTORIQUE DU BARRAGE TORO

Situons cet événement dans son contexte. Nous sommes au début du siècle. Le Québec vit sa deuxième phase d'industrialisation axée sur une nouvelle source d'énergie, l'électricité. Au Québec, compte tenu du potentiel qu'offrent nos nombreux cours d'eau, on parlera d'hydroélectricité.

En Mauricie, près de Trois-Rivières et de Shawinigan, des entreprises, souvent sous contrôle américain, se lancent dans la production de pâtes et de papier. Le bois est disponible en grande quantité via la rivière Saint-Maurice et son principal affluent, la rivière Matawin.
La construction de centrales électriques fournira l'énergie nécessaire à cette production. Mais pour être efficace, la production d'hydroélectricité nécessite un cours d'eau au débit constant.

Ainsi, afin d'assurer au Saint-Maurice une alimentation stable en eau, les entreprises d'électricité, avec l'accord de la Commission des eaux courantes (l'actuel ministère des richesses naturelles), entreprennent d'équiper le bassin hydrographique du Saint-Maurice d'une série de réservoirs artificiels qui permettront de faire des réserves d'eau l'été pour maintenir les eaux de la Saint-Maurice constante toute l'année durant.
Ainsi sont construits les barrages Gouin, la Tranche, du rapide Blanc (d'où la célèbre chanson) et celui du barrage Toro. À l'époque, la rivière Saint-Maurice devenait une des rivières les mieux équipées au monde pour le contrôle de ses eaux.

Les travaux se terminèrent au début de 1931. Il semble, selon les travailleurs dont nous tenons nos témoignages, que trois ans aient suffi à ces hommes pour ériger cette masse de béton devant le futur lac Taureau. Il avait fallu dépenser exactement 3 695 770,33$ pour un barrage de 2 400 pieds de long incluant la digue.

Une génératrice de 660 volts a été installée dans le barrage afin de faciliter son entretien et fournir l'électricité sur le site. Les portes régulatrices du barrage mesurent 78 pieds de haut et peuvent supporter une poussée de 24 000 livres au pouce carré. Au printemps 1931, lorsque le barrage est fermé pour la première fois, les eaux s'élevèrent pour créer le réservoir Taureau. Il mesure environ 45 kilomètres de long et 250 kilomètres de circonférence.

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